PROJET DE DEVELOPPEMENT DE LA PECHE AU LAC KIVURWA/87/012/DOC/TR/03 (Fr)
 
DOCUMENT DE TRAVAIL
PNUD/FAO-RWA/87/012
Cover
PROGRAMME DE RECHERCHE HALIEUTIQUE AU LAC KIVU EN PARTICULIER SUR LE Limnothrissa miodon

TABLE DES MATIERES
RWA/87/012/DOC/TR/03 (Fr)décembre 1987


par

Marina REUSENS


DEVELOPPEMENT DE LA PECHE AU LAC KIVU

Le projet PNUD/FAO-RWA/87/012 est la 3ème phase suite aux phases précédentes, c'est-à-dire RWA/77/010 et GCP/RWA/008/NET. Il a débuté en avril 1987 et doit prendre fin en mars 1990. Le projet a pour objectifs essentiels l'exploitation rationnelle des ressources en poissons du lac Kivu en vue d'accroître la disponibilité nationale en protéines d'origine animale et de créer des emplois et des revenus monétaires pour les populations riveraines de ce lac.

Les conclusions et recommandations de ce rapport sont jugées appropriées à la date de préparation. Elles peuvent être modifiées au fur et à mesure que nos connaissances s'élargissent. Les désignations employées dans la présentation du matériau dans cette publication n'impliquent pas l'expression de quelque opinion que ce soit de la FAO ou du PNUD, en ce qui concerne le statut légal de tout pays, territoire, ville ou zone, ou en ce qui concerne la détermination de leur frontière ou limite.

Thatien BAZIRAMWABOGeorge HANEK
Directeur National du projetDirecteur du projet

Projet PNUD/FAO-RWA/87/012
B.P. 221 GISENYI
REPUBLIQUE RWANDAISE

Télex : 528 UNDPTél : 40286
ou dir. 601 PUBGSYRW

Mlle Marina REUSENS est l'Expert Associée Biologiste du projet PNUD/FAO-RWA/87/012

ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR L'AGRICULTURE ET L'ALIMENTATION
PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DEVELOPPEMENT
Gisenyi, décembre 1987


Les liens hypertextes vers d'autres sites de l'Internet ne signifient nullement que l'Organisation approuve officiellement les opinions, idées, données ou produits qui y sont présentés, qu'elle en assume la responsabilité ou qu'elle garantit la validité des informations qui s'y trouvent. Leur seul objectif est d'indiquer où trouver un complément d'informations sur des thèmes apparentés.

Cette version numérique du document a été scannérisé en utilisant des logiciels de reconnaissance optique de texte (OCR). La FAO décline toute responsabilité pour les éventuelles différences pouvant apparaître dans ce document par rapport à la version imprimée originale.


TABLE DES MATIERES

RESUME

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

1. INTRODUCTION

2. METHODES

3. RESULTATS

4. REFERENCES

Tableaux

1 à 16

ANNEXE 1:   les zones de pêche de Gisenyi

ANNEXE 2:   les zones de pêche de Kibuye

ANNEXE 3:   les zones de pêche de Cyangugu

Figures

1 à 44

5.   LISTE DES DOCUMENTS DE TRAVAIL DU PROJET PNUD/FAO-RWA/87/012

RESUME

Une variabilité des conditions environnementales est à la base de la variabilité dans les paramètres morphométriques. Ainsi par rapport à 1985, pour 1986 une diminution du coefficient de condition, de l'adiposité, de la relation longueur-poids, du nombre d'individus mûrs durant les périodes de ponte et de la durée des périodes de ponte est constatée, à cause des conditions plus mauvaises.

La relation longueur-poids (P = 0,0128 LF 2,9 et P = 0,0168 LF 2,7) est inférieure par rapport au lac Tanganyika mais supérieure à celle du lac Kariba et Cahora Bassa, les autres milieux d'introduction de Limnothrissa miodon.

Ce poisson fait preuve d'une grande plasticité au niveau de son régime alimentaire, il n'est pas exclusivement planctonivore, ce qui a sans doute contribué à la réussite de son introduction au détriment du Stolothrissa tanganicae un planctonivore spécialisé.

Les individus âgés dans le littoral deviennent insectivores et même prédateurs des propres juvéniles (cannibalisme), sans doute le zooplancton ne suffit plus pour satisfaire aux besoins énergétiques.

Une différence existe entre les indices de condition des différents groupes de taille identifiés par la relation longueur-poids. Dans ce contexte la baisse des indices de condition pour les groupes en transition d'un mode d'alimentation à un autre est apparente.

Une répartition différentielle au niveau du sexe et de la taille existe. La différenciation se fait aussi bien à la verticale que zonale. Le comportement grégaire et les migrations sont à la base de cette répartition différentielle.

Par conséquent la sélectivité de la pêche se situe au niveau de la distribution, le maillage jouant un rôle moins déterminant. Dans les captures la structure de taille et les tailles modales sont les mêmes chaque mois représentant des bancs de poisson (taille de 42–63 mm LF et 87–102 mm LF). Les individus en maturation, de taille de 63–78 mm, sont quasiment absents des captures, sans doute à la suite de leur distribution profonde.

Par la formation des bancs les cohortes sont masquées, dans les bancs de jeunes poissons une ou plusieurs fractions de cohortes peuvent être présentes, les bancs d'individus âgés sont composés de plusieurs cohortes. Cette distribution en bancs et l'absence de certaines classes de tailles ont pour conséquence de compliquer l'étude de la structure de la population, de la croissance et des modèles de production structuraux.

Les variations annuelles du PUE reflètent des fluctuations de la densité de la population suite aux variations des conditions environnementales.

Egalement des variations saisonnières des PUE se manifestent. Les périodes de hautes productions coïncident avec les périodes de ponte, laissant supposer une augmentation du stock suite au recrutement.

Des différences géographiques de la PUE et de la biomasse sont constatées. La moyenne de la PUE à Gisenyi (Nord) est de 38,4 kg, de 41,0 kg à Kibuye (Central) et 23,2 kg à Cyangugu (Sud).

Les plus faibles niveaux de la biomasse ont été observés dans le Bassin de Bukavu (Sud) malgré des densités de zooplancton semblables et même supérieures par rapport aux autres parties. Dans ce contexte la turbidité des eaux provoquée par une grande quantité de particules en suspension peut présenter un facteur défavorable pour le Limnothrissa.

Ailleurs dans le lac une correlation est observée entre la densité du poisson et celle du zooplancton.

La biomasse a été estimée à 6.154 tonnes (30,2kg/ha) en septembre 1986 et à 7.870 tonnes (40,7 kg/ha) en mars 1987 pour la totalité du lac. Ces fluctuations saisonnières de la biomasse sont liées aux variations des conditions environnementales et au cycle biologique du poisson.

CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS

La relation longueur-poids obtenu pour le Limnothrissa au lac Kivu (P=0,0128 LF2,9 p = 0,0168 LF2,7 indique des conditions plus favorables par rapport aux autres milieux d'introduction, le lac Kariba et le réservoir de Cahora Bassa, mais néanmoins moins bonnes par rapport au milieu d'origine, le lac Tanganyika.

A partir de la relation longueur-poids 5 groupes de taille ont été discernés.

Groupe I les juvéniles de 39–51 mm LF, le groupe II les prématures de 51–75 mm LF, le groupe III les jeunes adultes de 75–90 mm LF, le groupe IV les adultes de 90–99 mm et le groupe V de 99–108 mm LF.

La faible condition du groupe I et groupe IV semble être en relation avec la transition d'un mode d'alimentation à un autre c'est-à-dire d'un régime de phytoplancton à un régime de zooplancton et d'un régime de zooplancton à un régime d'insectes et d'alevins.

Une diminution du coefficient de condition, de l'adiposité, de la relation longueur-poids, du nombre d'individus mûrs durant les périodes de ponte et de la durée des périodes de ponte en 1986 par rapport à 1985 reflètent des conditions environnementales moins bonnes.

Le Limnothrissa fait preuve d'une grande plasticité au niveau de son régime alimentaire, il n'est plas exclusivement planctonivore. Les individus veillissant deviennent insectivores et prédateurs des propres alevins.

Le cannibalisme est observé surtout en période de ponte sans doute en relation avec une augmentation en besoins énergétiques pour la préparation des gonades et avec la grande densité d'alevins, fournissant des proies faciles.

Les alevins de proie ont une taille de 9 à 45 mm.

Le Limnothrissa est un poisson grégaire qui constitue des bancs, ce qui est à la base d'une répartition différentielle au niveau du sexe et de la taille. Superposé à ces aggrégations une différentiation verticale et zonale existe.

Cette distribution a des répercussions au niveau de la sélectivité de la pêche, le maillage ne jouant pas de rôle déterminant. Ainsi les captures représentent les bancs, en conséquence la structure de taille et la taille modale restent inchangées chaque mois (groupe de taille de 42–63 mm LF et 87–102 mm LF).

Le groupe de prématures 63–78 mm LF, se trouvant en profondeur n'apparait pas dans les captures.

Le phénomène des cohortes masquées dans les échantillions, a pour conséquence de compliquer l'étude de la structure de la population de la croissance et des modèles de production structuraux.

Les PUE annuelles subissent des variations qui reflètent sans doute des fluctuations annuelles de la densité de la population.

Des différences géographiques apparaissent, la moyenne pour 1980–1986 à Gisenyi (Bassin Nord) est de 38,4 kg, pour 1981 à 1986 à Kibuye (Bassin Central) 41,0 kg et pour 1985–1986 à Cyangugu (Bassin de Bukavu) de 23,2 kg.

Les variations saisonnières démontrent les plus hautes valeurs de la PUE pendant la période de ponte sans doute en rapport avec un niveau maximal du stock à la suite du recrutement.

Une forte baisse de la PUE en 1986 est due pour une part à un biais des données statistiques à cause d'une activité commerciale accrue sur les marchés locaux de la part des pêcheurs avant le débarquement des captures aux centres.

La biomasse a été estimée à 6.154 tonnes (30,2 kg/ha) en semptembre 1986 et à 7.870 tonnes (40,7 kg/ha) en mars 1987 pour l'ensemble du lac. De cette biomasse totale 43% se trouvaient au Rwanda en 1986 et 40% en 1987.

Les fluctuations saisonnières de biomasse sont liées aux variations des conditions environnementales et par conséquent au cycle biologique du poisson.

Le faible niveau de la densité constaté dans le Bassin de Bukavu (24,4 kg/ha (1986) et 29,5 kg/ha (1987), malgré une abondance en zooplancton comparable aux autres secteurs du lac, peut s'expliquer par la turbidité élevée des eaux provoquée par des particules inertes en suspension qui présente alors une condition défavorable pour le poisson.

Dans les autres secteurs du lac une correlation positive existe entre la biomasse du poisson et la densité du zooplancton.

Etant donné les différences géographiques un suivi mensuel des poissons conjointement avec les observations limnologiques, dans les 3 secteurs principaux (Gisenyi, Kibuye et Cyangugu) s'impose.

Les échantillons doivent être complétés pour les classes de taille manquantes à l'aide de la pêche expérimentale par exemple au chalut pélagique. Avec un engin pareil les connaissances sur la distribution spatiale peuvent être élargies.

Dans ce contexte de la sélectivité au niveau des bancs, la lecture d'âge sur les otholites et écailles peut contribuer à éclaircir la structure de la population et la croissance du poisson.

Un système régulier de collecte des statistiques de pêche sur le terrain doit compléter le système actuel dans les centres du projet pour exclure le biais causé par la vente de poisson avant l'enregistrement des captures au projet.